Que ce soit pour la navigation (instruments, feux de route), pour la manoeuvre (guindeau) ou pour le confort (réfrigération, éclairage), impossible de se passer d'électricité et de batteries. Tous ces consommateurs sont connectés à une sources d'énergie (en 12 ou 24 volts) qu'il convient d'entretenir chargée. Et si cette charge peut s'obtenir en évitant de revenir à terre, on gagne l'autonomie et l'indépendance si souvent recherchée en mer.

Chargeur 220 V

Avantage : simple et automatique, recharge à 100 %
Inconvénient : Uniquement au port ou demande un groupe électrogène

Notre avis
: Le chargeur de batterie doit être adapté au parc du bord. En général, on choisit un modèle qui charge 20% des batteries (un chargeur de 40A pour un parc de 200 Ah). Attention ne choisissez pas un chargeur bas de gamme. Tous les chargeurs du catalogue AD travaillent en trois phases (boost, égalisation et floating ou entretien). Ce mode permet d'éviter aux batteries de chauffer et d'obtenir une charge optimale. C'est d'autant plus important que ces chargeurs vous évitent d'avoir à surveiller la charge. Vous pouvez le laisser brancher sans risques.
 

Alternateur moteur

Avantage : Monté d'origine sur le bateau
Inconvénient : Adapté pour la capacité de la batterie moteur mais pas celle du parc servitude. Inadapté pour une charge à 100%.

Notre avi
s : Installé sur la courroie du moteur, l'alternateur moteur recharge dès que l'on met en route le diesel. Un alternateur moteur est dimensionné par le motoriste pour recharger la batterie de démarrage moteur. Il faudra faire beaucoup de moteur si l'on veut charger aussi un parc de batteries supplémentaire. En plus la courbe de charge, si elle est rapide au début de la charge, devient très plate sur la fin. Les derniers ampères sont donc très longs à charger. Ainsi un modèle standard n'est pas capable de recharger 100% d'un parc batteries (sauf à le faire tourner de très nombreuses heures).
 

Alternateurs supplémentaires

Avantage : dimensionné pour le parc batteries.
Inconvénient : Ne peut pas se monter sur tous les moteurs. Consomme de la puissance moteur. Nécessite la mise en route du diesel.

Notre avis : Voilà une bonne solution pour augmenter sa capacité à charger. Attention car un alternateur supplémentaire utilise quelques chevaux à votre moteur. Il peut être intéressant d'installer un interrupteur pour couper la charge si on a besoin de toute la puissance au moment d'une manoeuvre de port par exemple.
 

Hydrogénérateur

Avantage : Produit dès qu'on navigue.
Inconvénient : inopérant au mouillage.

Notre avis : C'est sans doute le moyen de charge le plus rentable. Sans freiner sensiblement le bateau, les hydrogénérateurs offrent un incroyable rendement. Les voiliers qui les utilisent en transat ne mettent plus leur diesel en route tout en consommant sans modération (frigo, pilote…).
Ils sont de deux types. Les plus anciens sont trainés au bout d'un cordage. Ils s'installent très facilement dans le balcon arrière. Mais attention de ne pas perdre l'hélice. En plus, ils demandent un sacré coup de main pour le remonter (on est souvent obligé d'arrêter le bateau). Nouveau venu en 2011, le modèle Watt & Sea donne un coup de jeune à cette catégorie avec des rendements très supérieurs à tous les autres.
 

Alternateur d'arbre

Avantage : installation fixe
Inconvénient : Montage pas toujours possible (poulie sur l'arbre de 25 cm), inopérant au mouillage, nécessite de laisser tourner l'arbre (nuisances sonores).

Notre avis :
Il s'agit d'alternateur dont la charge démarre à faible régime. Il se relie avec l'arbre d'hélice (entre l'inverseur et le presse-étoupe) par l'intermédiaire d'une courroie. Vérifiez que l'inverseur, qui sera obligatoirement débrayé, supporte de tourner à vide. Si le voilier est équipé d'une grosse hélice tripale, cette solution peut offrir un bon rendement.
 

Panneaux solaires

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Avantage : Ecologiques et silencieux, fournissent du courant en mer comme au mouillage
Inconvénien
t : Demandent beaucoup de surface, doivent être orientés face au soleil pour un bon rendement, supportent difficilement les ombres.

Notre avis :
Le panneau solaire a le vent en poupe. Les constructeurs pensent même à les intégrer dans leur plan dès la construction du bateau. Certes les rendements ne sont pas énormes mais silencieux et sans entretien, on les oublie totalement.
Pour un montage fixe et définitif on optera pour des modèles à cellule en silicium monocristallin, celles qui offrent les meilleurs rendements. Les modèles rigides (avec un cadre en aluminium) sont les plus efficaces. Leur montage permet une bonne ventilation. Des modèles semi souples sont apparus récemment. Ils autorisent un montage à plat pont et peuvent même être piétinés (avec modération !). Mais hélas, leur rendement est moins bon que les premiers. Enfin, on trouve aussi des panneaux souples (tellement qu'on peut les rouler pour les ranger) qui fonctionnent avec du silicium amorphe au rendement nettement inférieur au monocristallin.
 

Eolienne

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Avantage : Ecologique, fournit du courant au mouillage
Inconvénient : bruyante et produit des vibrations, demande au moins 15 noeuds de vent, ne fonctionne pas au portant.

Notre avis : Pour produire de l'électricité, le vent fait tourner l'hélice de l'éolienne. Mais quel que soit le modèle, il faut un minimum de 15 noeuds pour que la production soit conséquente. Les modèles 5 pales démarrent plus tôt mais produisent moins que les tripales par fort vent. Le modèle D400 semble offrir aujourd'hui le meilleur rendement.
Deux points sont importants pour l'installation d'une éolienne. Il faut la fixer sur un mât assez haut pour protéger les têtes des équipiers et le mât sera monté sur silent block pour ne pas transmettre les vibrations à tout le bateau. Enfin, le montage électrique passe obligatoirement par l'installation d'un régulateur (option) pour limiter le courant de charge.
 

Pile à combustible

Avantage : Silencieuse, fonctionne dans toutes les conditions
Inconvénients : Carburant onéreux (méthanol), tension de sortie faible (13,8 V), ne charge pas les batteries à 100 %

Notre avis :
Un produit d’avenir qui permet, à ce jour, de compenser la consommation journalière d’un croiseur côtier. Avec des puissances allant jusqu'à 1600 W/jour (pour le plus gros modèle), elle est légère (autour de 7 kg), silencieuse et consomme peu (1,3 l/100 Ah). Dans la Mini Transat, c’est la solution retenue par la majorité des concurrents.
 

Groupe électrogène

Avantage : carburant disponible dans tous les ports
Inconvénient : bruyant et polluant

Notre avis
: Leur moteur autonome entraîne un générateur qui fournit une tension identique à celle du secteur (230 V à 50 Hz), vous permettant d’utiliser des appareils 230 V (outillage, chauffage, chargeur de batterie...). Si vous avez la place d’installer un petit groupe diesel (bateau à partir de 10 m), c’est la solution la plus rationnelle pour recharger rapidement les batteries. Les groupes électrogènes portables fonctionnent à l'essence et ne sont généralement pas marinisés. S'il faut les sortir sur le pont pour les faire fonctionner (attention aux gaz d'échappement), il faut le faire dans un endroit protégé des embruns.
 

Comment s'équiper ?

  • Bien choisir son équipement en fonction du bateau et de sa navigation

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Sortie à la journée, retour au port

Si le bateau possède un moteur in board, l’alternateur standard suffit si les batteries ont une capacité convenable, en fonction de l’équipement (voir bilan batterie). Au port, il est impératif d’avoir un chargeur que l’on branche sur la borne de quai et qui compensera la consommation quotidienne. Si le bateau est un voilier sans moteur in board, il faut prévoir une capacité de batterie en conséquence pour tenir toute la journée.

Sortie à la journée, nuit au mouillage
Dans ce cas, il faut en plus de l’alternateur standard des moyens de recharge pour compenser la consommation du bord. Là, tout dépend de sa consommation (voir bilan batterie). Tous les systèmes que nous donnons dans le tableau sont envisageables. Ceux le plus souvent retenus sont l’éolienne et les panneaux solaires. L'hydrogénérateur étant appréciable pour celui qui fait quelques milles dans sa journée.

Navigation hauturière

Au minimum, il faut, en plus de l’alternateur standard, un alternateur supplémentaire (hydrogénérateur, arbre ou sur le moteur). Un alternateur supplémentaire évolué sur le moteur sera appréciable par la suite dans les mouillages forains tout comme un lot de panneaux solaires bien orientés. Le groupe électrogène fixe reste à ce jour le moyen le plus sûr mais aussi le plus polluant... La pile à combustible est l’avenir.